Anticapitalisme Répression Vidéo

Sans discussion, sans sommation

Vidéo et compte-rendu critique de la manifestation du 19 décembre 2020.

Genève |

A Genève il fait pas bon de vouloir manifester : interdiction, chantage et répression sont devenus monnaie courante. De 2015 à 2019, de nombreuses manifestations ont été réprimées (pour aller plus loin). Et depuis l’arrivée de Mauro Poggia à la tête du DSES, c’est même devenu un vrai calvaire.

2020 ne fait pas exception avec plusieurs manifestations amendées, des critical mass entravées ou interdites et certaines mobilisations de la fonction publique empêchées. Pendant ce temps, les auto-proclamés “soutiens des commerçants” peuvent défiler sans autorisation. En 2020, manifester avec ou sans autorisation n’est donc plus un droit, mais un privilège qui dépend de l’arbitraire des autorités.

Ce samedi c’est la CGAS qui s’est vue interdire son cortège. En effet, alors que l’objectif premier était de défiler pour une sortie solidaire de la crise de la gare à la Place de Neuve, la demande d’autorisation a été refusée - forçant un replis sur la plaine de Plainpalais et un évènement statique.

Le COVID provoque une série de crises (sociale, sanitaire, économique, etc.). Face à cette réalité, il est impensable de rester les bras croisés à ne rien faire. C’était l’objectif de ce samedi 19 décembre 2020 ; faire résonner les voix de la contestation sociale dans l’espace public, avec ou sans autorisation, et marquer le refus de se faire bâillonner.

Chronologie de l’après-midi

  • Suite au rassemblement syndical sur la plaine de Plainpalais et à l’appel du Pogo [1], une banderole renforcée et une sono partent en cortège aux alentours de 16h.
  • Discours, bonne ambiance, chants de noël quelque peu modifiés et fumigènes colorés accompagnent le départ du cortège.
  • Les genTExs défilent sur la plaine de plainpalais qui est, rappelons-le, une zone piétonne.
  • Lorsque le groupe arrive au niveau de la rue de l’école de médecine, le dispositif policier se ressert. Sans sommation, sans discussion : la police intervient violemment.
  • La banderole de tête essaie de partir vers le centre de la plaine, mais se retrouve rapidement prise au piège entre les matraques et le bus d’un.e pucier.ère. La police a utilisé le stand pour mieux bloquer la manifestation.
  • Il s’en suit une déferlante de violence policière : arrachage de banderole, coups de matraque, coups de pied à terre, la manifestation est durement réprimée.
  • Une personne est arrêtée et violemment tabassée par trois policiers, à genoux sur lui.
  • Partout, le nombre de policiers est hallucinant. A pied, en moto, en fourgons, ils encerlcent à plusieurs reprises les manifestant.e.x.s.
  • Finalement, la police recule. Des contrôles d’identité ciblés sont effectués autour de la plaine, mais la majorité des manifestant.e.x.s réussissent à partir.

En conclusion, samedi 19 décembre 2020, un groupe de personnes a voulu manifester sa rage face à un système dont le vrai visage ne peut plus se cacher durant cette période de crise COVID. Alors que le cortège était inoffensif et pacifique et se déplaçait sur une zone piétonne et alors qu’aucun dommage matériel n’était à déplorer, la police a une fois encore chargé la manifestation, sans discussion, sans sommation.

Rappel antirep

Si tu as été interpellé.e.x, si tu as été témoin ou victime de violences policières, si tu as des preuves de violences policières (photos, vidéos), contacte le groupe anti-répression Genève à cette adresse : antirep-ge@riseup.net. Toutes les infos se trouvent ici.

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