Cette aide dérisoire était déjà critiquée depuis de nombreuses années pour son caractère volontairement insignifiant, se voulant « dissuasif » et conditionnée au contrôle de l’OCPM avec la possibilité d’être arrêté par la police à chaque pointage. Mais le département de la sécurité et de l’économie de M. Maudet ne compte manifestement pas s’arrêter là. Il force maintenant les requérant.e.s qui ne bénéficient que de cette aide d’urgence pour survivre à aller pointer également dans les locaux de la police de l’aéroport, au Service asile et rapatriement (SARA), c’est-à-dire, comme le souligne Le Courrier, chez ceux-là même qui sont chargé de les renvoyer !
Qualifiée d’ « inique et absurde » par ses opposant.e.s, cette mesure est mise en place en parallèle du projet de construction d’un centre fédéral de renvoi pour requérant.e.s d’asile au Grand-Saconnex, collé au tarmac de l’aéroport de Genève. Ce centre prévoit de pouvoir retenir 250 personnes et d’en enfermer 50 de plus au titre de la détention administrative en vue du renvoi (plus d’informations ici).
Le projet des autorités semble ainsi de plus en plus clair et évident : il s’agit de faire de Genève, non pas un canton d’accueil, mais un canton de renvoi, et donc, par là même, un canton d’enfermement massif des personnes sans permis de séjour. Une telle politique d’inhospitalité, qui vise explicitement des personnes originaires de pays extra-européens, ne peut être qualifiée d’autre chose que d’une politique raciste.
La Coalition Article 12, rassemblant une cinquantaine d’associations et collectifs, appelle à un rassemblement (lien Facebook) devant l’Hôtel de Ville mercredi prochain 28 mars à 17h30, pour soutenir les personnes victimes de ce procédé et exiger son retrait immédiat.