Comme attendu, la réponse à la Question Prioritaire de Constitutionnalité (QPC), qui a certes décriminalisé l’aide au séjour et à la circulation, n’a rien changé au fond du problème (cf. communiqué de presse du 26.06.18). Pire, suite à cette abolition tant déclamée, la répression se poursuit et les arrestations reprennent. La solidarité est toujours un délit.
Le recours au Conseil constitutionnel, organe oligarchique dit “des sages”, était présenté comme une opportunité de changement radical. Il a surtout permis de redorer temporairement le blason des institutions françaises. Il a également donné un répit au procureur de Gap, dont les épaules sentaient la pression de la mobilisation des personnes solidaires.
C’est à une volonté toujours aussi aveugle que nous faisons face : celle de faire respecter des normes et institutions, telles que les frontières, plutôt que la dignité humaine. L’intégrité des personnes en exil continue d’être piétinée, tout comme celle des personnes qui leurs viennent en aide. En déclarant criminels et en incarcérant des gens qui traversent des montagnes en quête d’un meilleur futur, l’Etat français détruit des vies. Une traque généralisée, comme en témoigne le déplacement massif des forces de l’ordre (police et armée) aux frontières, pour se défendre contre des prétendus “ennemis extérieurs”, à l’instar de la méditerranée où la machine européenne Frontex ne semble pas subir l’austérité – sans oublier les contrôles au faciès. Il donne ainsi la priorité à des mécanismes sociétaux artificiels plutôt qu’à la vie.
Désigner sept coupables parmi toutes les personnes présentes lors de la marche du 22 avril n’a aucun sens. Désormais nous sommes sept prévenus, qui sait comment va encore évoluer cette affaire. Peut-être nous retrouverons-nous à deux cents sur le banc des accusés le 8 novembre prochain ? Il en faudra en tout cas certainement pas moins pour que l’Etat puisse enfin caractériser sa bande organisée, qui ne deviendra alors qu’une belle mascarade aux yeux de tous.tes.
Et c’est en ce sens que la mobilisation populaire est capable de contrecarrer les plans du gouvernement français. Ne le laissons pas définir la bonne ou la mauvaise solidarité. Toutes ses formes, organisées ou non, sont justes. La violence provient de l’Etat, celui-là même qui se targue de représenter la volonté du peuple.
Solidarité et courage aux quatre nouvelles personnes inculpées.
Le comité Genevois de soutien aux Sept de Briançon