En introduction, pour poser le contexte, voici une adaptation d’un résumé de 6 mois de luttes réalisé par @LE_REVEIL.
À Genève, en janvier 2015 à lieu le premier rassemblement du mouvement Stop Bunkers devant l’Hospice Général. Il s’agit d’un collectif d’habitants d’abris de la protection civile - bunkers - qui se plaignent de leurs conditions de vie. Un manifeste est publié : “Vous ne nous connaissez pas ? C’est normal ! Nous vivons sous terre” À ce sujet, il est aussi possible de lire cet article.
Les autorités disent faire le maximum pour trouver des alternatives aux bunkers. En pratique, rien ne bouge. “Un mouvement qui exige a toujours le dessous face à une force qui agit”. En parallèle, une autre mobilisation pointe le bout de son nez au foyer des Tattes à Vernier. Les migrants de ce foyer géré par l’Hospice général sont soumis quotidiennement au racisme et aux violences policières.
Un incendie meurtrier a eu lieu aux Tattes dans la nuit du 16 au 17 novembre 2014. Dans l’intervalle, le gouvernement genevois ne trouve rien de mieux que d’expulser les survivants. Rebelotte en mars 2015, une tentative d’expulsion d’un réfugié tchadien blessé lors de l’incendie des Tattes a lieu. Cette expulsion est empêchée grâce au blocage de l’Aéroport Genève par le groupe Solidarité Tattes. Résultat : Les migrants des bunkers et du foyer des Tattes manifestent dorénavant ensemble, comme le 18 avril par exemple.
Début juin 2015, l’Hospice Général annonce l’ouverture de nouveaux bunkers à Genève. Une opération de déménagement forcé dans les bunkers débute le 15 juin aux Tattes, sous ordre de l’Hospice Général. Cette opération policière déclenche une forte opposition chez les migrants concernés - qui appellent des gens en soutien. Tout le monde se retrouve dans la cour des Tattes. L’Hospice appelle… la police ! Qui évacue tout ce petit monde. Résultat : 25 migrants ex-habitants des Tattes sont à la rue. Ils ne veulent pas des bunkers.
Un cortège se met en marche depuis les Tattes vers le centre-ville de Genève (6km à pied quand même). Il y a une tentative d’occupation de l’Église du Sacré-Coeur sur la plaine de Plainpalais. Finalement, ce sera le Théâtre du Grütli qui sera occupé. Matelas et couvertures sont acheminés au Grütli, où les migrants et leurs soutiens passent une première nuit.
Les négociations avec l’État commencent alors pour obtenir de nouveaux lieux d’hébergement, mais elles ne mènent nul part. Les rassemblements quotidiens du soir devant le Grütli finissent en manif (cf photo ci-dessous du 19 juin). Le début du Ramadan a conduit à une petite pause… Mais samedi 20 juin, ce sont plus de mille personnes qui se retrouvent dans les rues de Genève pour manifester contre les bunkers.
Mardi 23 juin, une nouvelle manifestation déambule jusqu’au locaux de la RTS où l’émission Infrarouge traite de la question avec Mauro Poggia et Pablo Cruchon.
Après un nouveau rendez-vous avec M. Poggia et M. Hodgers dans la matinée, un nouveau rassemblement part en manif et rejoint la critical mass le vendredi 26 juin. Le trajet passe par la route de Meyrin où un ancien foyer est occupé afin de proposer à l’État des solutions concrètes de relogement.
No Bunkers s’installe à la BIG le week-end du 27-28 juin avec une banderole